Les recos de @lollilolette|Ça va swinguer ! De la trompette ensorcelante aux caresses veloutées du saxophone, en passant par la douceur envoûtante de la guitare et les harmonies pianistiques...
Fermez les yeux et ouvrez grand vos oreilles : j’ai sélectionné pour vous la crème de la crème jazzy.
Pour commencer votre initiation, prenez le temps d’écouter 6 albums de jazz à connaître pour ceux qui n'y connaissent rien ! Que vous soyez un mélomane en quête de nouvelles découvertes ou simplement curieux de plonger dans l'univers jazz, ces chefs-d'œuvre guideront votre âme vers de nouveaux territoires inexplorés. Prêts ?
1. « Kind of Blue » : le chef d’oeuvre de Miles Davis
Kind of Blue
de Miles Davis
C’est qui ?
Miles Davis, c’est un trompettiste et compositeur, et c’est surtout LA figure du jazz du 20e siècle. Il a enregistré "Kind of Blue" en 1959, et malgré les rides que ses compo auraient pu prendre au passage, ça reste l'un des albums de jazz les plus vendus de tous les temps - un peu l’équivalent du Petit Prince version jazz. Asseyez-vous et ouvrez vos chakras : vous vous apprêtez à découvrir un chef-d'œuvre qui marque l'apogée du jazz modal - une bonne façon de découvrir le genre, non ?
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que « Kind of Blue », c’est une petite révolution dans la musique jazz : pour la première fois, on s’éloigne des progressions d'accords complexes pour embrasser la liberté et la fluidité du mode. Cet album, c’est vraiment la quintessence du cool jazz, avec des impro aussi fraîches qu’intemporelles. Pour ne rien gâcher, Miles Davis a convié les légendes John Coltrane et Bill Evans à participer à cet album. Bref : c’est THE album à découvrir !
Ça ressemble à quoi ?
Ça ressemble à une toile sonore raffinée et apaisante, où chaque note semble avoir été choisie avec soin pour créer une atmosphère de sérénité et de contemplation. Vous allez adorer ses mélodies accrocheuses et ses harmonies fluides qui rendent l'album instantanément accessible et profondément mémorable.
Mes recos phares pour commencer
- Commencez par « So What », l'un des morceaux de jazz les plus reconnaissables qui est un parfait exemple d'improvisation modale.
- Continuez par « Blue in Green », une ballade émotionnelle qui exemplifie la capacité de l'album à vous toucher en plein cœur.
2. « Time Out » : L'audace rythmique de The Dave Brubeck Quartet
Time Out
de The Dave Brubeck Quartet
C’est qui ?
Dave Brubeck, c'est ce pianiste qui a osé bousculer le jazz avec son quartet en 1959, en explorant des territoires rythmiques encore inconnus. « Time Out » est une expédition audacieuse dans le monde des mesures aux cadences habituelles - pensez à un Indiana Jones du jazz, sauf que leur trésor, ici, c’est des signatures rythmiques exotiques.
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que « Time Out » c'est comme si on avait donné une boîte de crayons de couleur à des musiciens et qu’on leur avait dit : « Allez, montrez-nous ce que vous pouvez faire ». Résultat ? Une palette de rythmes colorés, allant du célèbre « Take Five » en 5/4 à « Blue Rondo à la Turk » en 9/8. Cet album est un véritable manuel sur comment être cool et sophistiqué en même temps (et c’est aussi la base de tous les morceaux que vous retrouverez dans des manuels de musique à niveau intermédiaire).
Ça ressemble à quoi ?
Imaginez-vous dans un café chic, un espresso à la main, perdu dans vos pensées ou dans une conversation profonde. C’est cette ambiance de sophistication décontractée que « Time Out » incarne parfaitement. Ses rythmes captivants et ses mélodies envoûtantes en font le compagnon idéal pour une soirée relax ou une session de concentration.
Mes recos phares pour commencer
- Commencez par « Take Five », un morceau qui vous apprendra à compter en 5/4 sans même que vous vous en rendiez compte.
- Plongez ensuite dans « Blue Rondo à la Turk » et laissez-vous porter par sa rythmique épique.
3. « The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery » : Les cordes magiques de Wes Montgomery
The Incredible Jazz Guitar
de Wes Montgomery
C’est qui ?
Wes Montgomery, c'est le guitariste qui a redéfini l'approche de la guitare dans le jazz dans les années 60. Avec « The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery », il a non seulement prouvé qu’une guitare pouvait mener l'orchestre, mais aussi qu’elle pouvait le faire avec une élégance et une inventivité sans pareille. Un peu comme Rodin, il a sculpté une nouvelle forme de jazz.
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que cet album, c’est une masterclass de guitare jazz. Montgomery nous offre une leçon d'expression musicale en utilisant un festival de techniques novatrices : vous allez découvrir le jeu en octaves et le picking au pouce, qui donnent à ses solos une chaleur et une profondeur dingues. Chaque piste est une démonstration de virtuosité, mais sans jamais sacrifier l'âme pour la technique.
Ça ressemble à quoi ?
C’est comme si vous aviez trouvé un vieux pull de luxe dans une brocante : surprenant, réconfortant, et tellement classe. La guitare de Montgomery est fluide, expressive, et tellement captivante que vous pourriez facilement vous perdre dans chaque note. Vous allez a-do-rer !
Mes recos phares pour commencer
- Commencez par « Four on Six » pour avoir un aperçu du génie de Montgomery.
- Enchaînez avec « West Coast Blues » et laissez-vous séduire par son groove contagieux et ses solos mémorables.
4. « A Love Supreme » : Le voyage spirituel de John Coltrane
A Love Supreme
de John Coltrane
C’est qui ?
John Coltrane, c’est un peu comme le chercheur spirituel du jazz. Son album "A Love Supreme", sorti en 1965, et à mi-chemin entre un “testament musical”, une offrande aux dieux mythologiques et une invitation à le rejoindre dans sa quête d’élévation. Ici, on ne parle même plus d’ “oeuvre”, on la transcende pour toucher à l'universel.
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que « A Love Supreme » n’est pas juste un album, c’est une expérience. Coltrane y explore les limites du jazz, en y instillant des éléments de free jazz qui défient les conventions. C’est une œuvre chargée d’émotions, de spiritualité, et d’une intensité rare.
Ça ressemble à quoi ?
Imaginez-vous au sommet d'une montagne, seul, au lever du soleil, entouré d'une paix profonde. C'est cette sensation de grandeur et d'intimité avec l’infini que Coltrane réussit à évoquer. L’album est à la fois une méditation profonde et une explosion de joie, un contraste qui vous captivera dès les premières notes.
Mes recos phares pour commencer
- La suite en quatre parties de « A Love Supreme » est à écouter dans son intégralité pour en saisir toute la richesse… mais commencez par « Acknowledgement », où Coltrane répète le mantra « A Love Supreme » : mon préféré !
- Continuez avec « Pursuance », une exploration un peu plus énergique.
5. « Getz/Gilberto » : La rencontre magique du jazz et de la bossa nova
Getz/Gilberto
de Stan Getz, Joao Gilberto
C’est qui ?
Stan Getz, le saxophoniste au souffle velouté, rencontre João Gilberto, le père de la bossa nova, pour créer "Getz/Gilberto" en 1964. Cet album, c'est la fusion parfaite entre le jazz nord-américain et les rythmes ensoleillés du Brésil. C’est comme si on avait invité le soleil à entrer dans un club de jazz enfumé pour danser avec les ombres.
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que cet album a littéralement changé la donne. Avec « Getz/Gilberto », la bossa nova s’est invitée sur la scène mondiale, et la douceur de « The Girl from Ipanema », chantée par Astrud Gilberto, est devenue l’une des chansons les plus couvertes au monde. L’album est un bijou d’équilibre et de raffinement, où la mélancolie se mêle à la légèreté.
Ça ressemble à quoi ?
C’est comme un après-midi d’été indolent sur une plage brésilienne, une brise légère caresse votre visage… Les mélodies sont envoûtantes, les rythmes doucement balancés, et l’alchimie entre Getz et Gilberto défie les lois de la physique. Cet album est l’incarnation de la coolitude, un aller simple pour Rio directement dans vos oreilles.
Mes recos phares pour commencer
- Commencez par « Inaudible » pour saisir l’essence de la bossa nova et le talent de Getz au saxophone.
- Puis mettez le cap vers « Corcovado (Quiet Nights of Quiet Stars) », une ballade mélancolique qui est LA note douceur de l’album.
6. « The Best of Sidney Bechet » : Le virtuose du saxophone soprano
The Best of Sidney Bechet
de Sidney Bechett
C’est qui ?
Sidney Bechet, c'est le génie du saxophone soprano qui a su donner une voix singulière au jazz des premiers temps. Son jeu expressif et sa capacité à tirer des émotions profondes de son instrument font de lui une figure franchement incontournable du jazz. « The Best of Sidney Bechet » compile ses moments les plus brillants : si vous devez commencer quelque part, c’est bien par celui-ci !
Pourquoi il faut l’écouter ?
Parce que Bechet incarne la joie et l’âme du jazz d'antan. Son style unique mélange la nostalgie du vieux continent avec l’énergie brute de la Nouvelle-Orléans. Cet album est une fenêtre ouverte sur une époque où le jazz était la bande-son des rues vibrantes de vie. C'est un véritable cours d'histoire, mais avec un groove de folie.
Ça ressemble à quoi ?
C’est comme si un carnaval défilait devant vos yeux, avec Sidney Bechet en maestro. Ses impro pétillent comme des feux d'artifice, et sa maîtrise du blues vous touchera en plein cœur.
Mes recos phares pour commencer
- Commencez bien sûr par « Si Tu Vois Ma Mère », une mélodie mélancoliquement joyeuse avec un petit côté « âge d’or de la culture Café de Flore & années folles » : si vous êtes fan de Woody Allen, vous reconnaîtrez sans doute la BO de Minuit à Paris !
- « Petite Fleur » est une autre perle de l’album, plus simple… mais grand frisson garanti.