« l'Œil du loup », « Au bonheur des ogres » : nos livres préférés de Daniel Pennac

Au bonheur des ogres

C’est le premier roman de la saga Malaussène, un cycle romanesque dont le huitième tome est paru en 2023. Dans cette œuvre policière un peu loufoque, on suit les aventures de Benjamin Malaussène qui a l’étonnant métier de bouc émissaire professionnel au service réclamation d’un grand magasin parisien. Cela consiste à endosser toutes les responsabilités pour apaiser les clients mécontents.

Mais lorsque des bombes commencent à exploser régulièrement dans le magasin en sa présence, il devient le suspect numéro un. Pour se disculper, il va devoir mener l’enquête avec l’aide de sa petite amie journaliste et de son collègue Théo.

Publié pour la première fois en 1985 et traduit dans plus d’une dizaine de langues, ce livre a été adapté au cinéma en 2013 avec Raphaël Personnaz dans le rôle de Benjamin Malaussène.

Chagrin d’école

Ce roman autobiographique qui se rapproche plus de l’essai a tout de même reçu le Prix Renaudot en 2007. Il est ici question de l’école et des mauvais élèves, dont Daniel Pennac faisait partie. Il puise donc ici dans ses souvenirs de jeunesse pour interroger sur la pédagogie, le jugement, le rôle des enseignants, l’impact de la parole des adultes et tout un tas de sujets encore terriblement d’actualité alors que le niveau des élèves ne cesse de baisser.

Un plaidoyer pour les cancres et pour dépasser les sentences hâtives qui peuvent entamer terriblement la confiance en soi des plus jeunes.

L’œil du loup

Dans ce roman jeunesse paru en 1984, Daniel Pennac met en scène la rencontre d’un vieux loup borgne d’Alaska échoué dans un zoo et celle d’un petit enfant africain orphelin.

Un parallèle est fait entre ces deux histoires tout au long des quatre chapitres que comporte le livre. C’est une belle fable écologiste avant l’heure, qui est portée par les valeurs de l’amitié et de l’entraide ainsi que par des thèmes forts comme la liberté, la fuite, le rapport aux animaux ou encore les épreuves à surmonter. Ce roman s’adresse aux enfants à partir de sept ans.

Comme un roman

Dans cet essai paru en 1992, Daniel Pennac tente de désacraliser la lecture en redonnant le pouvoir au lecteur ainsi que le goût de lire. De la part de ce professeur de français, c’est évidemment une critique des méthodes pédagogiques qui poussent de nombreux élèves à voir la lecture comme une corvée et finalement à s’en détourner.

Mais il questionne aussi l’attitude de certains parents et se met à hauteur d’enfant et d’adolescent pour mettre au jour les mécanismes qui incitent à la lecture et ceux qui peuvent en éloigner les plus jeunes. Dans cet ouvrage vivifiant, Daniel Pennac avec ses droits imprescriptibles du lecteur, invite chacun à ne pas terminer un roman, à en sauter des pages ou à ne pas lire du tout.

Cet essai est un souffle de liberté pédagogique et donne de véritables clés pour amener les enfants à la lecture, tout en respectant leurs envies et leurs besoins. Très moderne pour l’époque, il reste particulièrement d’actualité à l’heure où un chercheur en neurosciences comme Michel Desmurget insiste sur l’importance primordiale de la lecture dans son dernier ouvrage : Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital.