L’été revient. La mer appelle. Mais derrière les vagues, une peur ancienne refait surface. Depuis les années 70, les films de requin nourrissent l’imaginaire collectif. Entre terreur viscérale, thrillers minimalistes et blockbusters décomplexés, ils explorent une angoisse universelle : celle d’être traqué dans un environnement que l’on ne maîtrise pas.

Voici 9 films avec des requins qui, chacun à leur manière, ont marqué les esprits et redéfini un genre.

 

1. Les Dents de la mer de Steven Spielberg (1975)

Tout commence par un best-seller de Peter Benchley, paru en 1974. Spielberg, encore inconnu du grand public, y voit l’opportunité d’un grand film. Les Dents de la mer devient un choc cinématographique. Ce n’est que son deuxième long-métrage, et pourtant, il orchestre déjà le suspense avec une maîtrise impressionnante.

 

Le requin reste invisible une bonne partie du film. Le spectateur, lui, n’a que la musique de John Williams pour sentir sa présence. Une alternance redoutable entre calme apparent et tension croissante. Le casting — Roy Scheider, Richard Dreyfuss, Robert Shaw — compose un trio symbolique : le flic rationnel, le scientifique idéaliste, le chasseur fanatique.

 

Le film a traumatisé des millions de spectateurs : en 1976, la fréquentation des plages chute nettement. Mi-thriller, mi-huis clos, hommage discret à Hitchcock, il redonne vie à des thèmes forts du cinéma américain : la peur de l’inconnu, la lutte inégale, la traque. Cinquante ans plus tard, ce film sur les requins reste inégalé.

 

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2. Peur bleue de Renny Harlin (1999)

Trois cents requins modifiés dans un laboratoire sous-marin. Le pitch est improbable, mais Peur bleue assume son délire. Le film mélange science-fiction et horreur avec une ambiance claustrophobe bien travaillée. Le huis clos aquatique est oppressant, la bande-son anxieuse, les attaques brutales.

 

Certes, le scénario est prévisible. Mais le rythme, la mise en scène dynamique et les requins — moitié numériques, moitié animatroniques — donnent au film une vraie personnalité. Il tente de s’éloigner de l’héritage de Spielberg en créant son propre style. Résultat : un survival énergique, très 90s, avec un vrai plaisir de série B. À (re)voir sans préjugé.

 

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3. Instinct de survie de Jaume Collet-Serra (2016)

Une femme, un rocher, un requin. Le minimalisme du pitch cache un thriller tendu et visuellement léché. Blake Lively, seule à l’écran, impressionne. Elle tourne le film dix mois après son accouchement, et sa performance physique est remarquable.

 

Le scénario ? Un prétexte. Une surfeuse blessée, bloquée sur un rocher à marée montante. Mais le suspense est réel. Les effets spéciaux sont réussis, la bande sonore bien amenée, et la peur grandit à mesure que la solitude s’installe. Un film de requin efficace, court, haletant, qui fait beaucoup avec peu.

 

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4. 47 Meters Down de Johannes Roberts (2017)

Deux sœurs plongent en cage au large du Mexique. Le câble lâche. La cage coule. Elles se retrouvent à 47 mètres de fond, avec peu d’oxygène et des requins qui rôdent.

 

Le film joue sur plusieurs peurs : noirceur des fonds, vide, claustrophobie, compte à rebours respiratoire. Le récit abuse parfois de grosses ficelles, mais l’ambiance tient. Un thriller psychologique en milieu hostile, où l’on manque d’air comme les personnages. Une réussite modeste mais honnête dans la galaxie des films avec des requins.

 

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5. En eaux troubles de Jon Turteltaub (2018)

Un requin préhistorique de 23 mètres. Jason Statham qui fonce tête baissée. Un scénario improbable, une station sous-marine assiégée, des effets spéciaux bien fichus. Bref : du spectacle.

 

En eaux troubles est une sorte de Dents de la mer version Fast & Furious. Il ne faut pas le prendre au sérieux. C’est un blockbuster d’été efficace, avec son lot de plans marins dépaysants et un rythme soutenu. Le mégalodon impressionne, le suspense fonctionne par à-coups. À savourer pour ce qu’il est : un roller-coaster aquatique assumé.

 

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6. The Reef — Andrew Traucki (2010)

Encore une histoire vraie. Un voilier heurte un récif. Les survivants doivent rejoindre la côte... à la nage. Mais un requin les suit. Et l’horreur commence.

 

The Reef, c’est le versant réaliste du genre. Pas de plages ensoleillées ici. Juste la mer, vaste et impitoyable. L’atmosphère est tendue, les acteurs crédibles, la panique contagieuse. Le film ne réinvente rien, mais il fait ressentir chaque minute. Sous-estimé, il mérite pourtant sa place parmi les meilleurs films de requin récents.

 

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7. Open Water : en eaux profondes de Chris Kentis (2003)

Un couple oublié par leur bateau de plongée. Seuls, au milieu de l’océan. Inspiré d’un fait réel, ce film adopte un style brut, proche du documentaire, avec une caméra quasi amateur qui renforce l’effet d’ultra-réalisme.

 

Tout repose sur la suggestion. Pas d’aileron, pas de sang. Juste l’attente, la dérive, la panique. L’angoisse monte lentement. Le résultat : un survival marin intelligent, sec et terrifiant, qui renouvelle les codes du film sur les requins en s’appuyant sur la peur primitive de l’abandon.

 

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En résumé.

Des monstres numériques aux récits intimistes, les films de requin restent une valeur sûre du cinéma de genre. Ils parlent de peur, de survie, de solitude. Et surtout, ils nous rappellent que l’océan est un territoire qui ne se laisse jamais domestiquer.

 

FAQ – Films avec des requins

Quels sont les meilleurs films de requins ?

Les dents de la mer reste le classique indétrônable. "Instinct de survie", "47 Meters Down" et "Open Water : en eaux profondes" offrent des variantes modernes et tendues du genre.

Existe-t-il un film avec des requins basé sur une histoire vraie ?

Oui, "Open Water : en eaux profondes" s’inspire d’un couple de plongeurs abandonnés en mer, en 1998.

Quels sont les derniers films de requins sortis au cinéma ?

"En eaux très troubles" (2023) et "47 Meters Down : Uncaged" (2019) sont parmi les plus récents. Ils optent pour le grand spectacle.

Quel film d’horreur avec des requins est le plus angoissant ?

"47 Meters Down" et "Instinct de survie" utilisent l’isolement et le manque d’oxygène pour faire monter la tension.

 

Chaque été, les requins reviennent sur les écrans. Tantôt métaphore, tantôt monstre, ils incarnent une peur ancienne dans un cadre familier. Ces films sur les requins, qu’ils soient classiques ou absurdes, nous rappellent que l’océan reste un territoire indompté — et que la fiction est parfois plus piquante qu’une morsure.